D.Klara Sabothomme
Putain, peuvent pas ce magner le train ces faux tôt graphes. J'ai autre chose à foutre moi que de laisser ma main gauche s'alanguir dans une pause qu'est même pas café. J'ai rien dormi de la nuit. Le dernier met ses premières dents et l'ainée avait des colique. Robert ronflait et j'ai pas osé le réveiller. Il broie du noir chaque fois qu'il est trop fatigué. J'ai pas envie qu'il aille se foutre dans un étang. Ça donnerait raison à mon père et là, pas question! Quitte à vivre avec un autocrate, je préfère encore Robert et ses connaissances encyclopédiques. Grace à lui, je sais que les poètes, surtout les romantiques comme lui, préfèrent s'alanguir de tuberculose en pensant à l'aimée de préférence inatteignable, c'est mieux pour les artistes. Mais faut bien jouer le jeu. J'ai pas trop le choix. Heureusement qu'ils m'ont laissé la table pour mon bras droit. Je peux m'y reposer un brin. Déjà qu'il a fallu refaire trois prises parce que je n'ai pas pu m'empêcher de bailler les deux autres fois. Si il ne se magne pas le train derrière son rideau noir à ajuster sa plaque de verre, je sens que je vais m'affaler vers l'avant. Au moins quand je bouge, je peux rester éveiller. Et l'autre avec son miroir pour réfléchir la lumière sur mon profil trop sombre, s'il fait pas gaffe, il va mettre le feu au bois du piano dans l'encoignure et déjà qu'il faut qu'on se le partage. C'est pas une vie d'être vertu-ose. Si je me réincarne, je ne ferai que des vers gondés. Allez bye. A la prochaine. C'est l'heure du biberon.