maman

**Maîtrise le sujet**

Trois jours déjà que ma sœur m’avait envoyée un texto pour me dire que notre mère était à l’hôpital. Trois longs jours à me demander ce que je devais faire, tournant en rond dans la maison, désorientée.

Il ya longtemps, très longtemps, j’ai mis toutes ces histoires de famille au fond de mon cœur, avec un sac hermétique par-dessus et j’ai poursuivi ma vie, sans famille, sans plus y penser vraiment. Faire comme si pour ne pas souffrir. Plus de sœur, plus de mère, donc plus à faire face. Plus personne à écouter, ni à entendre. Fini les larmes et pas de pardon à prononcer.

Mais là maintenant j’étais à nouveau au pied du mur, dans la tourmente… En proie au remords avec malgré tout quelques relents de haine au fur et à mesure que le passé ressurgissait… Devais-je aller la voir ? C’était peut-être ma dernière chance ? Devais-je pardonner ? Tout allait-il encore recommencer ? Une nouvelle bataille à mener ?

Mon esprit vagabondait dans ce parc où nous allions enfants, ce parc où je n’avais jamais remis les pieds depuis des années, refaisant les disputes, les questions et les réponses, imaginant mille et un scenarii où tout arrivait du meilleur au pire.

J’en étais là quand retentit mon téléphone portable, vous avez un nouveau message : « Maman est morte, rejoins-moi à l’hôpital. »

Kalé'reporter

Par les relations familiales, le message prend toute sa signification; Aujourd'hui, on sait instantanément qu'un proche est hospitalisé, voir un message apprend l'issue fatale, mais cela n'efface pas d'un trait de plume les problèmes antérieurs. Au contraire, cela peut les faire remonter en surface. Le témoignage de ton texte en est la preuve indéniable ...

Sur une consigne comme celle-ci, il fallait que ce soit dit . Merci ...

Kalé'reporter

J'ai lu ton texte avec beaucoup d'émotions et comme je le comprends !!

Lorsque le message arrive, si brutalement, on oublie tout...fini les rancoeurs, fini les reproches, bien au contraire on se rapproche, on se soutient .

Modératrice

Un terrible dilemne que tu soulèves ici.
Peut-on tout pardonner ? Perso, je ne le pense pas...
Maintenant, devant l'issue fatale, total respect pour la personne.
Mais quand le mal est fait...le temps n'efface jamais certaines paroles ni certains actes...
Très émouvent, ton texte flower

Modératrice

décidemment, en ce moment, le pardon est un thème qui me colle aux basques...

amanda, j'ai eu l'occasion de découvrir il y a peu une citation du philosophe Derrida, qui m'a particulièrement interpellée ; je te l'offre pour réflexion :

« Il y a des choses impardonnables,
mais ce sont probablement les seules qui méritent d'être pardonnées. »

pour ma part, je pense que tout est pardonnable.
par contre, ce que "tout" n'est pas, c'est excusable, et ce n'est pas la même chose. beaucoup trop de gens confondent pardon et absolution, excuse, ou oubli...

sol-eille... ton texte est très beau, et très juste bravo!

j'espère juste que ton personnage ne passera pas le reste de sa vie dans le regret de ne pas avoir agi...

Kalé'reporter

Intéressant Pati de te lire et de méditer sur cette citation philosophique !

On peut pardonner mais on n'oublie jamais et c'est vrai qu'on n'excuse pas.

Modératrice

Je reste sur mes positions.
Je ne parlerai pas de choses personnelles.
Je donne juste l'exemple,un seul, le plus abominable...
Pourriez-vous pardonner au monstre Marc Dutroux d'avoir violé et tué votre petite fille ?

Modératrice

je ne suis pas dans cette situation, je ne pourrais donc pas dire ce que je ferais. mais j'ai envie de croire que j'aurais cette force-là, oui.
certains l'ont fait, dans le même cas de figure que ton exemple.

je pense que c'est pour soi qu'on pardonne. pas pour l'autre. on pardonne pour avancer, pour ne pas rester bloqué dans un sentiment, de haine, dans ton exemple. pour vivre.
mais encore une fois, ne confonds pas pardonner et excuser, ou trouver des excuses au fautif. excuses, ou circonstances atténuantes, ou raisons...

le pardon se situe ailleurs. on peut, je pense, pardonner à quelqu'un, et vouloir néanmoins voir ce quelqu'un puni pour ce qu'il a fait. ce qui s'appliquerait dans ton exemple.

j'ai écrit sur mon blog une entrée sur le pardon, ICI . cette entrée a été écrite après que j'aie visionné un témoignage d'un juif déporté, qui a pardonné à ses bourreaux, il en parle très bien

**Maîtrise le sujet**

Merci de vos commentaires.
Je suis de l'avis de Pati : on pardonne pour avancer... même si dans le cas présent je voulais aussi mettre en avant le point fatidique de non-retour et éviter de l'atteindre. Maintenant, chaque personne réagit différemment et certaines ont besoin, devant l'innommable d'une dose de rage pour tenir le coup.

Et juste vous dire que ce n'est pas une histoire personnelle.

**Maîtrise le sujet**

J'ai beaucoup aimé ton texte.

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