« Y'a quelqu'un qui m'a dit que les histoires les plus courtes étaient les meilleures et je vous avoue qu’après l’épisode du Livre Sacré, j’en avais ma claque du Cobra et de ses manigances, au point d’envisager de tout laisser tomber ! Mais, dans les hautes sphères, le boss, mon supérieur direct (nom de code Admin) m’a intimé l’ordre de continuer. Et d’après ce que j’ai pu comprendre, il attend des résultats ! Dans le cas contraire… Il a laissé sa phrase en suspend. Inutile de préciser les mesures de rétorsions que j’encoure en cas d’échec…
Je comprends qu’il soit un tantinet impatient car je dois avouer que, dans le monastère, j’ai épluché minutieusement les livres poussiéreux sans retrouver le moindre microfilm et que le Cobra en a profité pour me filer entre les doigts. Cela lui a donné du temps de se rendre à un speed-dating ! Je vous demande un peu ! J’espère qu’aucune oiselle ne s’est laissée hypnotisée par ce serpent beau parleur…
Aujourd’hui, dans ce parc, par ce temps pourri, je l’ai sans doute serré de très très près pour qu’il abandonne ainsi en s’enfuyant, son parapluie au milieu de l’allée.
Qu’est-ce qu’un parapluie vient faire dans cette histoire, me direz-vous ? Et bien, souvenez-vous de l’affaire du « parapluie bulgare » qui a défrayé la chronique dans les années70, la grande époque des « barbouzes », l’âge d’or des coups fourrés entre les services de renseignement. Les services secrets soviétiques avaient mis au point une méthode très astucieuse qui conduisait pratiquement au crime parfait. Un mécanisme pneumatique caché dans la tige centrale d’un parapluie agissait comme une sorte de seringue capable d’injecter, à la faveur d’une bousculade, dans la jambe d’un ennemi, une micro capsule de poison indétectable (ricine, cyanure ou venin de serpent). En 1978 le dissident Markov en avait fait les frais dans le métro de Londres. Connaissant l’humour « particulier » du Cobra, je suis prêt à parier qu’il utilise du venin de …cobra ! Ah ! Ah ! Ah !
Voyons, examinons le parapluie… Où est le déclencheur ? Il devrait être sur le manche… Je ne vois rien… La pointe n’est pas creuse… ce parapluie a l’air tout à fait inoffensif…
Que dites-vous, madame ? Ce parapluie est à vous ? Le vent vous l’a arraché des mains ? Ah, bon… alors... je vous le rends… Pourquoi je l’examinais ainsi ? Non, non, je ne l’ai pas abimé, juste un petit accroc, là au bord… Non! Non! Inutile d’appeler la sécurité du parc, je vous le rends… ne criez pas ! Tenez voilà 20€, vous en achèterez un neuf… C’est plus cher ? 50 ? 100 ?...........
Bien joué Cobra !
Pendant que j’examinais le parapluie et que je me faisais arnaquer par la rombière, il en a profité pour prendre le large….