Suite à l'échange sur 'fesse' ou 'face', qui m'a ramenée aux pipi-caca de mon enfance, piquée à vif, je l'avoue, j'en vois l'occasion de sortir un de mes textes peu aéré jusqu'à ce jour, et pour cause.
Selon moi, le ton d'un texte dicte ce que l'on peut ou veut y voir.
Voir 'fesse' quand je propose simplement l'allitération 'face'; je sais pas 'visage' comme dans la consigne. Mais on parlait lors d'amélioration de texte par le présent, et je ne voyais alors qu'un beau texte qui pourrait l'être encore plus en honneur de la femme. Qui veut y voir l'infâme, c'est leur problème. C'aurait été en d'autres circonstances et pour un autre poème, ce que j'aurais aussi pu y voir et y mettre aussi.
A bon entendeur, salut.
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et je pourrais
si je devais
décrire sans rire
pour faire du style
sans un pistil
............................ de fleur
les pustulences
les turbulences
et les errances
............................ qu’effleurent
les bites molles
les bites folles
qu’aucun débitent
en cartes
........................... bleues
les dressées, les penchées
des noires, des blanches
des qui épanchent
les chaudes pisses
qu’on récupère
................................pour le labo
des labiales syphillisées
des utérus herpétisés
des clitoris scalpélisés
beaucoup trop
................................ tôt
j’pourrais faire voir
tout mon savoir
entonner un lexique
du sexe, d’la nique
de l'Ouganda jusqu'au Mexique
avec étape à Cinq-gars-pour
et raconter
ceux qui revenaient
à la clinique :
« une vierge de 9 ans
au cœur de la brousse
ça risque ?
pour mes bourses »
« c’est cett' pute
de thaïlandaise
qu'm’a sidamnée !
quand j’la r’verrais
j’lui f’rai passer
l’envie d’baiser
ses bons clients »
des homme d'affaires
......de retour d'affaires
.......aux épouses hysterictomisées
aux chauffeurs de taxi
......vasectomisés
......qui n'ont pas résisté
à faire payer en nature
leurs charges de Soho
-«comment je dis à ma femme
que je dois mettre un 'condom'
pendant trois mois?»
-«alors, là, cher monsieur,
je n'ai pas la réponse»
ni l'empathie
dont on nous voudrait
affublées toujours
rester neutre
ne pas juger
ne pas jauger
le pompier de sang éclaboussé
en découpant la tôle de voiture
d'une pro accidentée
un flic envoyé
par son chef de patrouille
because griffé par un camé
un soir de rafle
mais qui avait oublié
où il avait mis ses couilles
un soir de baffles
en concert avec une fan
des Take that
-«avez-vous eu des rapports
extra-maritaux les trois mois
précédents ?»
-«je n'avais pas pensé à 'ça'»
-«le risque est équivalent»
la pubère alcoolisée
qui n'a pas réalisé
de suite qu'il la violait
la mégère ménopausée
qui n'a pu empêcher
le préserve de lâcher
et a pas osé demander
à son gigolo d'été turque
son certificat sans Sida
la ménagère pas ménagé
de découvrir qu'il la trompait
depuis une éternité
malgré son hernie à l'aine
et son haleine pourrie
la commère
dont j'vous dispenserais
les commentaires
sous peine de laisser
ce poème au vestiaire
[la rombière
en panne de chaudière
qui s'était fait l'plombier
on s'est longtemps d'mandé
comment il avait osé]
entre le 'come out' du p'tit
et les cicatrices du pédophilisé
entre le cocu de Camden
et le jamais repu du 'sex addict'
du 'nique ta mère' au 'pique pocket'
des maquereaux qui pourront plus
corrompre et faire
commerce de la honte because
''fermé pour cause d'enterrement"
de jour en jour
notre libido fortement
anesthésiée
d'année en année
nos tuyaux des uns au autres
pour comment '
tout simplement
pas
tirer
un coup,
non,
mais
comment
tenir
le coup.