Le commissaire l’avait prévenu : « Soit tu nous balances Juhnio et sa clique et nous verrons ce que nous pouvons faire pour toi. Soit tu te tais et nous t’envoyons à Moscotion dans le quartier du gang des Ritals. »
Quel choix avait José ?
Se taire c’est respecter le pacte de sang échangé avec Juhnio à son adolescence. Se taire c’est sauvegarder sa famille. Assurer sa protection par Junhio. Avoir les honneurs du gang des Madrilenios lors de son enterrement en grande pompe. Car se taire, c’est aussi se condamner à mort. Il n’avait aucun doute que la rumeur de son arrivée courait déjà à Moscotion. Les membres du gang des Ritals, les ennemis jurés des Madrilenios, devaient déjà échafauder des plans pour le tuer.
Un frôlement à la douche, une main qui jaillit, le couteau qui se plante profondément dans sa carotide 1-2 fois. Son corps gisant sur le sol carrelé. Son sang s’écoulant à gros bouillon. Les autres détenus en rond autour de lui le regardant agoniser, puis les cris des matons qui se précipitent. Ou alors, à la promenade, dans un coin reculé de la cour, pris en étau au centre d’un attroupement de corps massifs, faisant barrage aux regards des gardiens et l’empêchant de fuir. Là aussi un couteau qui le transperce ou une cordelette qui l’étrangle. Son corps qui tombe et les détenus s’écartant l’air de rien.
Quel choix avait José ?
Balancer Juhnio, c’est briser l’omerta. Briser l’omerta c’est se condamner à mort. Lui et sa famille. Lui, par un couteau cette fois ci tenu d’une autre main autrefois amie. Mais d’abord sa femme et sa fille par une balle dans la nuque.
José a fait son choix.
Six heures du matin, deux motards et une voiture de police encadrent un fourgon. Pas de sirène, le ciel est sombre, lugubre. A l’intérieur, quatre flics et José. Dans une heure ou deux, il va mourir. Il n’attend aucune grâce.
Son seul espoir : que Juhnio et le gang décide de braquer le fourgon de police pour assurer son évasion….