Monde en miettes

" Le pianiste parti, il n'y a pas un seul piano au monde qui se souvienne du récital donné."

La soirée avait pourtant bien commencé. Toute la ville s’était pressée pour assister à la représentation unique et exceptionnelle du Pianiste Prodige.
Une telle occasion ne se représenterait pas de sitôt, en ces temps troublés et inquiets de péril permanent.

Les habitants s’étaient habitués tant bien que mal à vivre avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. Les abris étanches parsemaient la ville, et chacun savait où se diriger en cas de danger imminent.
Les plus anciens des anciens parlaient d’une situation similaire des décennies auparavant, quand un conflit qu’on appelait alors « la seconde guerre mondiale » faisait rage. Là aussi, les gens s’abritaient quand retentissaient les sirènes, mais pour échapper aux bombes.

De nos jours les nations n’étaient plus en guerre entre elles mais contre les maux qu’elles avaient engendrés. Et la population mondiale tentait plutôt mal que bien de mener une vie « normale » entre deux alarmes.

Et une alerte était arrivée ce soir, au beau milieu du concert. La salle était pleine, le pianiste inspiré, la musique envoûtante, distillée par ses mains agiles.

Mais le nuage toxique géant qui planait dans l’hémisphère nord, aux grés des courants atmosphériques, s’était de nouveau approché du continent. Et la sonnerie stridente avait une fois de plus arraché les gens à leur ersatz de vie normale.

La salle s’était vidée, en hâte mais dans le calme, l’habitude ayant depuis longtemps remplacé la panique.
Les lieux s’étaient retrouvés désertés, fantômes d’une vie envolée.
Au centre de la salle trônait le piano, instrument magique quelques instants auparavant quand il vibrait sous les doigts de son maître ; coquille vide et inutile maintenant que son âme s’était échappée.

Ooooooooooooooouh !!



Cela me rappelle un vieux film (et le livre) qui me donnait des frissons quand j'étais gamine..."On the Beach" par Nevil Shute, tu connais ?

Ton texte voulant rendre une situation de danger permanent, je te donne quelques conseils qui pourraient amener à ton texte ce côté "urgence".

- Enlève les "Mais" et les "Et' qui commencent beaucoup de tes phrases.
- Essaie de faire des phrases plus courtes.
- Enlève "De nos jours, il n'est pas utile, tu dois aller à l'essentiel, et c'est la sitution de peur qui règne.
- Evite de trop mélanger les temps (pas trop de passé simple, c'est difficile à manier dans un texte)

Je te donne un exemple:
Tu écris:

Citation :

La soirée avait pourtant bien commencé. Toute la ville s’était pressée pour assister à la représentation unique et exceptionnelle du Pianiste Prodige.
Une telle occasion ne se représenterait pas de sitôt, en ces temps troublés et inquiets de péril permanent.

Voici une ature version:

La soirée avait bien commencé. Toute la ville se pressait pour assister à la représentation. L'unique et exceptionnel concert de ce pianiste prodige.
Une telle occasion ne se représenterait pas avant longtemps. La population vivait dans la peur et le danger permanent.

On reste dans le même esprit, mais on insiste sur le danger.

Ce n'est que mon avis Silhène hein

Ta dernière phrase est magnifique et le texte original. Je pense que tu peux l'améliorer très facilement en le retravaillant un petit peu

Joyce, j'ai pensé aussi au même livre...
C'est un texte fort, qui nous va droit au coeur en ce moment et qui s'achève en beauté ( enfin pour le style de la dernière phrase )

Joye et Amanda, je n'ai jamais lu "on the beach" (en français : le dernier rivage, je viens de chercher des infos sur le net !), mais je crois que je vais le faire, j'aime bien les ambiances un peu apocalyptiques et désespérées (euh dans les livres, je précise ! )

Merci Admin pour tes conseils, je vais les suivre et revoir ma copie. Je te tiendrai au courant.

Émouvant ce récit et tellement réaliste

Oh !
Quelle belle manière originale de traiter la consigne...

c'est un texte fort, qui en effet, mériterait un petit retravail avec un scalpel !

Bravo en tout cas !
Tu as de l'imagination...

Bon, je n'ai pas mordu à l'évacuation d'urgence, ce qui de mon point de vue, me confirme dans la difficulté de cette consigne sur laquelle je coince encore !

"coquille vide et inutile maintenant que son âme s’était échappée."

J'aime cette conclusion

Kz a écrit:

Bon, je n'ai pas mordu à l'évacuation d'urgence,

J'y ai vu plutôt l'habitude qui gomme la notion d'urgence.
Le danger est toujours présent, mais on vit avec et il perd de son intensité.

J'ai retravaillé mon texte, en essayant de suivre vos conseils.
Après avoir hésité à vous le présenter de nouveau, finalement le voici :

"Monde en miettes, version 2" :

" Le pianiste parti, il n'y a pas un seul piano au monde qui se souvienne du récital donné."

La soirée avait bien commencé. Toute la ville se pressait pour assister à la représentation unique et exceptionnelle du Pianiste Prodige. Une telle occasion ne se représenterait pas de sitôt. La population ne connaissait que l’angoisse et la peur du danger permanent.

Les habitants s’habituaient par force à vivre avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. Les abris étanches parsemaient la ville ; chacun savait où se diriger en cas de danger imminent. Les plus anciens des anciens parlaient d’une situation similaire des décennies auparavant quand un conflit nommé « seconde guerre mondiale » faisait rage. Les gens s’abritaient aussi quand retentissaient les sirènes, mais pour échapper aux bombes.

Les nations n’étaient plus en guerre entre elles, mais contre les maux qu’elles avaient engendrés. Le Monde tentait désormais de mener une vie « normale » entre deux alarmes.

L’alerte avait retenti ce soir, au beau milieu du concert. La salle était pleine, le pianiste inspiré, la musique envoûtante, distillée par ses mains agiles.

Le nuage toxique géant qui planait dans l’hémisphère nord approchait. Les courants atmosphériques l’avaient renvoyé sur le continent. Une fois de plus la sonnerie stridente avait arraché les gens à leur ersatz de vie normale. Une fois de plus ils allaient se terrer et attendre que le poison mortel s’éloigne.
La salle s’était vidée, en toute hâte mais dans le calme, l’instinct de survie remplaçait depuis longtemps la panique.
Les lieux se retrouvaient désertés, fantômes d’une vie envolée.

Au centre de la salle trônait le piano, instrument magique quelques instants auparavant quand il vibrait sous les doigts de son maître ; coquille vide et inutile maintenant que son âme s’était échappée.

Voilà un texte impressionnant apocalyptique qui fait peur et donne froid...

Felicitations Silhene pour avoir repris ton texte. J'y ai souvent gagne a revoir certains des miens selon les conseils dispenses... et je devrais le faire plus souvent.

J'aime beaucoup l'atmosphere qui se degage de ton texte et de comment la musique demeure, meme en ces temps troubles, un baume pour la population