Pro... quoi ?

Cher auditoire, je vous l’affirme : la procrastination ne m’atteint pas.

D’ailleurs, la prononciation de ce mot barbare m’arrache la langue !

Voici ma carte d’identité : levée tôt, toujours active.

Pas de place pour le désordre, quel qu’il soit, personnel ou professionnel.
« La chose à faire tu exécuteras dans les plus brefs délais », telle est ma devise, si j’avais un étendard, elle flotterait dessus.

Mes employeurs m’adorent, le travail est réalisé dans les temps, même si je suis débordée.
Mon mari vante la tenue de la maison auprès de tous nos amis, et mes enfants ont toujours leur vêtement préféré propre et repassé à leur disposition.

En vérité, tout cela est très facile. Un peu d’organisation, de volonté, et voilà, c’est à la portée de tout le monde, et exprimer le contraire me semble inconcevable !


BOUM, BOUM, BOUM !!!


Cher auditoire, un instant je vous prie, il semblerait que quelqu’un cherche à se manifester.

Parlez, je vous écoute.

— Eh, wonder woman, le « quelqu’un » est la voix de ta conscience !

Ne blêmis pas comme ça, les autres ne peuvent pas m’entendre, tu le sais bien.
Tu me fais doucement rigoler avec tes grandes théories et ta recette miracle toute prête.
Franchement, tu te contemples dans une glace en bois, non ?
Parce que je te l’affirme : tu procrastines, et en beauté encore !

Tu remets sans cesse à plus tard ce que tu pourrais faire dès aujourd’hui : VIVRE.
Pas simplement exister, mais vivre.

Alors, tu réponds quoi ?

Excellent !!!

A vivre à cent à l'heure, on passe à côté de l'essentiel...

Silhène, j'adore ton discours !
D'abord parce que la personne décrite existe : j'en connais et je déteste...
C'est aussi l'idéal féminin imposé par notre civilisation judéo-chrétienne et notamment dans un petit fascicule que j'ai hélàs perdu " Comment être la femme parfaite " écrit en anglais et qui décrivait le ménagère, la mère, le femme idéale.

Et puis viens la deuxième partie où tu poses la question essentielle : profiter de la vie ! Carpe diem !

Puis-je ajouter une petite remarque perso : pour la forme, j'aurais dressé le portrait de la femme qui se laisse vivre par opposition à la première, au lieu de laisser parler la conscience sur un ton , disons un peu moralisateur Qu'en penses-tu ? Essaie, tu verras, ton texte y gagnerait !

Il ne te reste donc plus qu'à diminuer la "distance" entre rêve et réalité... quoique VIVRE ce n'est pas forcément "être parfait" ou bien?

Ah les femmes parfaites.... Je n'y crois pas... cela cache quelque chose mais quoi?
En tous les cas ton texte est parfait.

Vivre, profiter de l'instant présent. En procrastinant ? Et bien pourquoi pas ?