D’instinct, je le sens au toucher, cet objet a une âme…
Il ne peut donc s’agir que d’un objet d’art…
La matière est noble, du bois.
Un bois doux, certainement un bois rare et précieux. De l’ébène, peut-être ?
Peint ou vernis, car aucune écharde ne vient entailler mes mains qui le détaillent et le caressent avec délicatesse.
Déjà une marque de qualité : ne point blesser celle qui le touche ! On est bien loin du vulgaire couteau ou de la scie à métaux !
Pour les mesures : sa hauteur fait à peu près deux fois mes mains à tout casser.
Sa largeur égale celle d’un pied de verre à vin ou d’un pot de moutarde…
Je ne suis pas douée pour les mesures géométriques.
Par contre, quel galbe !
L’artiste qui l’a créé, s’y connaissait en courbes et rondeurs !
Je devine une statuette tout d’une pièce…
D’abord une base sur laquelle sont posés deux anneaux arrondis.
Ensuite, elle s’évase, s’élargit pour se rétrécir à nouveau…
Un ventre rond de femme enceinte ?
Avec par-dessus deux anneaux semblables à ceux du bas, mais moins larges.
Mon esprit vagabonde…
J’imagine une femme Tutsi, avec des anneaux aux chevilles et autour du coup, en passe de devenir mère.
Pourtant jamais vu pareille statuette chez moi !
Je termine mon exploration et constate qu’elle est couronnée par une sorte de pommeau, représentant sa tête sûrement !
Quoique, ni yeux, ni bouche…
Seulement au sommet du métal…
Une roulette ou une vis en métal !
Je suis perplexe devant cette expression d’un art nouveau…
Et décide d’utiliser mes autres sens…
Mes bons sens…
Je soulève l’objet, il n’est pas très lourd et l’approche de mon visage.
Je perçois au passage quelques notes d’un léger roulement…
Une boîte à musique alors ?
Le pommeau tourne, j’ai trouvé le méchanisme !
J’actionne et…
J’éternue deux fois de suite, tandis que le poivre se répand sur mes doigts !