De bon matin, Salsa-la-Belle
—La fierté de son maître—
Queue en panache
Et truffe au vent
Se promenait.
Soudain, son attention par des cris attirée,
Elle découvre un horrible spectacle :
Un de ses congénères,
Un petit, très petit,
Que Nature n’a doté qu’avec parcimonie,
Acculé par un chat,
Se défend comme il peut.
Le matou, tout en poils et en griffes,
Se gonfle et se hérisse.
N’écoutant que son courage,
Notre Salsa bondit
Fait s'enfuir le sauvage
Et sauve le petit.
« Belle Dame, merci !
A l’occasion, la pareille je vous rendrai ! »
Salsa, dans sa barbe rit :
Un tel avorton me donner
Un sérieux coup de main ?
Mais fort civilement elle prend congé du nain.
A quelque temps de là,
De bon matin, Salsa-la-Belle
—La fierté de son maître—
Gambade fort gaiment :
Courir après la balle est joyeux passe-temps.
Soudain, l’indocile pelote par un trou dans la haie
A ses yeux, disparaît !
« Ô Dieux ! Ma balle ! Ma balle préférée !
Un présent de mon maître !
Me faut-il la laisser, la perdre, la quitter ? »
Alors, le tout petit, le nain, l’avorton, le Petiot,
Se glisse par le trou et rapporte la balle !
Salsa fait amende honorable :
« J’avais tort, je le concède
Et j’en conclus qu’il faut qu’on s’entraide.
Mais j’ajouterai, à part moi,
Qu’on a souvent besoin d’un plus petit que soi ! »