« Eh bien, commissaire, voilà encore une enquête rondement menée non ? Remarqua l’inspecteur Martineau en posant un volumineux dossier sur le bureau du commissaire Plume.
Celui se leva, enfila son vieux pardessus et hocha la tête d’un air dubitatif : « Oui, oui, c’est terminé…
-Je sens que quelque chose vous tracasse, insista l’inspecteur, pourtant le coupable est sous les verrous. Vous devriez être satisfait.
-Oui, oui, répéta le commissaire, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que j’aurais pu éviter le dernier meurtre… J’aurais pu prévoir… J’aurais dû prévoir…
-Avec un zigoto tel que notre meurtrier, il était très difficile de prévoir !
-Quand même, j’aurais dû…
-Avouez commissaire que dans cette histoire, vous en pinciez un peu pour Jeanne. »
Le commissaire Plume releva le col de son manteau, ouvrit la porte et s’éloigna en sifflotant dans le crépuscule de novembre. L’inspecteur Martineau qui espérait une réponse, l’avait suivi sur le pas de la porte et, du brouillard qui envahissait la rue, lui parvint le refrain d’une célèbre chanson espagnole : « Quizás, quizás, quizás ? »
Fin