Le grand jacques l’a trouvée un matin sur un coin de trottoir
La môme épuisée de trop avoir tendu ses mains et son visage pâle
Dans une rue d’Pigalle, elle chantait au milieu des catins
Jacques a dit viens, je t’invite à danser une valse à quatre temps
Tu as vu, y’a un bal dans ta rue
La môme a pris sa main et lui a chuchoté
Fais-moi danser une dernière fois
Et puis emporte-moi là-bas, dans le pays qui est le tien
J’men fou pas mal si tu m’aim’ pas, fais semblant, ça me va
Fais com’si, rien qu’un jour, toi qui sait parler d’amour
Le grand Jacques a souri, elle était si fragile
Lui qui attendait Madeleine est reparti avec Edith
L’a entraînée sur le port d’Amsterdam
Jacques a dit S’il te faut un ami pour aimer la vie
Je serai cet ami, et y’aura du soleil au-dessus de nos têtes
Ils sont partis au matin, bras-dessus bras-dessous
Ont embarqué sur un grand voilier en partance
Pour une île au large de l’espoir
Elle avait un foulard rose, elle était heureuse
Lui portait un veston gris, on les a plus revus
Depuis, au premier temps de la valse on observe l’horizon
Des fois qu’ils seraient de retour
Pour remplir nos chaumières, de chansons d’amour
Au troisième temps de la valse, on sait qu’ils ne reviendront pas
On n’oublie rien du tout, on s’habitue, c’est tout