Une longue attente

Ce jour-là je crus voir une silhouette glisser le long du mur, furtive apparition, bref espoir de liberté.
Depuis, je guette derrière mes fenêtres.
Mais elle n'est pas réapparue.

Ce jour-là je crus voir un jour nouveau se lever derrière cette ombre fugace qui a, un bref instant, traversé mon champ de vision.
Depuis, j'attends derrière mes grilles.
Mais seul le soleil écrase la rue de son ombre.

Ce jour-là était il y a bien longtemps.
J'étais alors une jeune vierge aux multiples rêves.
Mais aucun ne s'est réalisé.

J'ai vieilli, seule et sans soutien.
Aujourd'hui je vais mourir, je le sais.
Comment ?

Ce matin je l'ai vue...
Une longue silhouette noire a glissé le long du mur, furtive apparition, bref espoir de liberté.
La mort a enfin cessé de me prendre pour Gaspard Hauser.


Ndlr: http://www.mag4.net/Verlaine/poemes/gaspar.html

Est-ce l'heure tardive à laquelle je te lis, je ne saisis pas très bien ta dernière strophe. Qu'importe puisque suivre tes silhouettes qui glissent furtivement devant la fenêtre sont un spectacle mystérieux et un brin angoissant pour eux seuls. C'est ainsi que fut créée une atmosphère spéciale!

Moi non plus, comme Mésange, je ne saisis pas le rapport avec le personnage créé par Verlaine.
Au début, il s'agit d'une femme, puis de toi (enfin, c'est exprimé ainsi..)
Je reviendrai lire, le mystère attire et c'est si bien écrit

Non c'est clair... enfin si j'ai bien compris : dans les premières strophes l'auteur revoit sa vie défiler
et dans la dernière c'est la silhouette de la mort qui rôde, qu'on sent arriver au fur et à mesure des strophes...

bon j'espère avoir tout saisi

Comme pour Sol-eille, la dernière image "Une longue silhouette noire a glissé le long du mur..." m'a évoqué la mort attendue comme une délivrance...
Le rythme de ton poème, très lent au début, puis s'accélérant en phrases courtes traduit, pour moi, l'impatience du dénouement après cette longue attente.
J'aime beaucoup

Ton texte est très bien mené, j'aime beaucoup.

Cette figure de la mort évasive et pourtant si proche est aussi très belle.

Merci pour ce bon moment.

Mésange et Amanda: Quand Gaspard Hauser a voulu mourir, il n'y est pas arrivé: "La mort n'a pas voulu de moi". Il en est de même avec le "je" de mon texte qui attend la mort en vain depuis longtemps, jusqu'à la strophe finale où enfin la mort se pointe!

Merci pour ces précisions, ainsi je saisis très bien le rapport avec le poème de Verlaine. Belle recherche pour ce texte.

MERCI Mad'

C'est intéressant de voir comment une même photo, une même consigne, peut été traitée différemment suivant le participant, et je pense aussi, suivant l'état émotionnel dans lequel on se trouve au moment de la lecture de la consigne.
Très beau texte mad

La photo, le thème, la phrase à insérer, trois éléments qui pouvaient inspirer des textes fort divers et la variante de mad sur fond de poème de Verlaine est une réussite qui laisse un goût d'inachevé au regard des occasions ratées de notre vie à tous

Merci Madeleine, d'avoir éclairé ma lanterne d'inculture.
Je relis ton texte sous un autre jour et il force vraiment l'admiration !

Merci Amanda!

une longue vie de solitude.. à attendre... l'ineluctable fin.

J'espere que sa vie dans l'au delà sera plus romantique et plus gaie..

C'est vraiment un beau texte, mais je le trouve triste comme est la vie parfois.

j'aime beaucoup... l'histoire de hauser m'a toujours envoutée, et je trouve que ton texte rend très bien cette sombre attente...

merci pour le moment de plaisir...

De rien Pati, et merci pour ton com!