Chat tigré, chat sophistiqué
On ne me siffle pas moi, monsieur
On m’espère, on attend mon bon vouloir
Et quand je daigne m’approcher
Me laisser caresser
Je ne quémande pas moi, monsieur
Je passe et repasse tête haute
Corps cambré, allure féline
Une petite douceur, point s’en faut
Je reste maître du jeu
Je vis avec un malappris
Un gros chien noir sans éducation
Un gros lourdaud langue pendante
Qui ne pense qu’à jouer et ramener un bâton
Faut-il avoir un cerveau mal évolué
Pour s’amuser à courir pendant des heures
Après un morceau de bois ou une balle à moitié déchiquetée
Je l’observe, tout en faisant ma toilette
Du haut de la fenêtre, je m’afflige
D’avoir pour compagnon
Un chien a moitié fini dont le vocabulaire se limite
Aux verbes promener, manger et jouer
Moi je sors quand je veux, je rentre si ça me chante
Je mange quand j’ai faim, je dors sur les fauteuils, les lits
Et parfois sur des genoux confortables
Je donne juste ce qu’il faut pour combler mes maîtres
Et je reste digne, fier et indépendant
Ne vous méprenez pas monsieur
Ne me jugez pas
Car je les aime, ces humains accueillants
Ainsi que ce foutu chien qui ne ressemble à rien
Alors je reste là
Parce que c’est là que je suis bien