le nouveau Roméo et Juliette

Romain et Romaric ne sont pas frères, ils sont cousins.
Tous deux du même âge, ils aiment se retrouver, jouer ensemble, faire des bêtises à l'occasion.
La grande maison de grand- mère, perdue au milieu des sapins, en Haut Livradois, est un refuge où il fait si bon vivre, été comme hiver.
Que d’aventures et de secrets partagés en ces lieux sûrs ! Grand-mère est si contente de les avoir près d’elle, maintenant que sa maison ne retenti plus de cris et de rires d’enfants, comme autrefois.
Ainsi, les vacances sont des moments privilégiés auxquels les deux enfants ne renonceraient qu’à grand peine.
Une fois encore, c’est le cœur rempli d’allégresse que les chérubins ont quitté la cité dortoir qui est la leur, l’un dans la capitale, l’autre en banlieue.

Cette fois encore, les surprises étaient au rendez –vous : Romaric a déniché, blottis dans un coin de la grange, deux magnifiques .boules de poils. Avec Romain, ils les ont apprivoisés, câlinés, choyés. Ils les ont nourrit des quelques provisions puisées dans la réserve.
Accroupi près de la Roussette, Romain, que rien n'effraie, s'est hasardé à une séance de traite. La douce vache se montrant coopératrice, il réussit à faire couler assez de lait pour ces deux malheureux bébés.
Une fois les chatons rassasiées, nos deux diablotins rassurés, sont allés prévenir grand-mère.
- Oh ! dit celle-ci, ce sont les petits de la chatte de Francine. Andy, le chien a tué leur mère et maintenant que Francine est partie en maison de retraite, il n'y a plus personne pour s'en occuper. Sans vous, ils seraient morts de faim, les pauvres bêtes. Mais vous êtes de bons garçons, tous les deux, vous avez bon cœur, je suis fière de vous !
Elle alla chercher une couverture où Romain et Romaric enveloppèrent les deux griffes agiles, avant de les déposer dans un carton, au coin du feu.
- C'est un garçon et une fille s'est exclamé Romaric, comment allons-nous les baptiser ?
- Roméo et Juliette, a proposé Romain.
Ainsi, tous les jours de cette semaine, nos deux garnements ont joué les nounous, oubliant même, c'est vous dire, de faire des bêtises! Comme par exemple : chasser les poules de leur nid ; partir à travers champs, Andy sur les talons, effrayer les moutons du voisin, les faire courir le long de la clôture, jusqu'à ce que les brebis affolées renversent les barrières et s'égarent dans la campagne.

Mais aujourd'hui est un jour particulier. Ils sont tristes. Les vacances sont finies, ils ne veulent pas rentrer chez eux.
Alors tapis dans un coin de l'entrée, ils boudent. Ils y resteront jusqu'à ce que les grands comprennent qu'ils ne peuvent pas partir : enfin quoi ! Vont-ils laisser là leurs nouveaux protégés ? Non, ils ne se déroberont pas à leurs responsabilités ! Foi de Romaric et foi de Romain !

Je me demandais au fil de ma lecture quelle pouvait bien être la cause de la bouderie et tu m'y emmènes seulement à la fin.
Bouderie bien compréhensible après le tableau idyllique de leur vie chez leur grand-mère.
Contraste frappant aussi pour eux entre la vie en banlieue et la vie à la campagne !
Contraste enfin entre ce que veulent les enfants et la réalité qui les attend ...
A moi aussi, cela fait mal parfois de voir cet écart incontournable : les petits se sentent bien chez les grand-parents et puis hop, on vient les chercher, on interrompt une activité passionnante et on les embarque ! Vite, vite et pas question de discuter !
C'est la vie ...
Il y a pire...
Mais ça pourrait être mieux !
Très bon, ton texte, tu vois les réactions qu'il suscite en moi !

merci Amanda, moi, je ne suis pas contente de moi !

Et bien moi elle me plait ton histoire, et, comme sur le texte de Jean-Pierre, elle me ramène à un souvenir: la découverte par ma soeur et moi d'un petit chien abandonné dans le causse et que nous avons ramené à ma grand-mère. Quand les vacances se sont finies, nous étions tristes de devoir rentrer chez nous et quitter notre nouveau compagnon.

PS: Veux-tu que je supprime l'ancienne version de ton texte?

Le temps des vacances a toujours paru éternel aux jeunes enfants et les réactions quand il faut repartir sont à la hauteur de leur déception. (Cf M. Pagnol dans la Gloire de mon père...)
Moi aussi j'aime ce texte tout simplement parce qu'il parle au petit garçon, qu'en dépit des apparences, je n'ai jamais cessé d'être !

Merci Admin de ta proposition: oui s'il te plais ! supprime ce texte HORRRIIIBLE que j'ai truffé de fautes et de mauvaises tournures de phrase !

Je rejoins Jean-Pierre sur la sensation d'éternité des vacances.
Pour ma part, la perspective de la rentrée c'était pire que de la bouderie, une véritable angoisse qui me nourrit le ventre.
Faut dire que je passais alors du paradis des vacances à l'enfer de la classe…

Quand au texte, je trouve de bonne qualité. Bien raconté.

Je me suis demandée aussi pourquoi ces garçonnets boudaient ! Tu as su nous tenir en haleine jusqu'à la fin Escandélia et finalement, là, pas de bêtises !

Tu as très bien rendu tout l'éventail des jeux et des plaisir des petits citadins envoyés à la campagne le temps (hélas trop court) des vacances.

Citation :

chasser les poules de leur nid

C'est vrai, je peux en témoigner : c'est assez marrant la colère de la poule chassée

Alainx a écrit : "Pour ma part, la perspective de la rentrée c'était pire que de la bouderie, une véritable angoisse qui me nourrit le ventre.
Faut dire que je passais alors du paradis des vacances à l'enfer de la classe…"

Ils sont nombreux ceux de nos générations à avoir épprouvé de telles sensations, l'école était loin d'être un lieu enchanteur qui facilite le développement des futures citoyens ! Je voudrais apporter ici un témoignage personnel: nous allions à l'école à pied, mes frère et soeurs et moi, 2,5 km tous les jours, autant au retour, parfois dans la neige et dans le froid, sous les orages ou sous la grêle, mais ce n'était bien évidemment pas le pire. Il y avait les colibets des plus grands, leurs brimades, leurs humiliations, mais aussi la sévérité (et c'est un mot faible) il faudrait plutôt parler de cruauté, de la part des instits. Eh oui, il y avait quelques sadiques dans le lot ! A tel point que la trouille nous nouait le ventre. Une de mes soeurs était prise de violentes colliques dès que nous approchions du but fatidique, une autre d'entre elle, et je suis dans le même cas, faisait des cauchemards épouventables, à tel point, qu'aujourd'hui encore, ce genre de cauchemards sont associés à des évènements dramatiques de notre vie (toujours le même rêve, toujours au même endroit du chemin). Ils en deviennent des signes prémonitoires, il faut dire que la vie nous gâte aussi beaucoup ces derniers temps ! C'est aussi qur de greandir que de vieillir, finalement.

Oh oui souvenir aussi de mon enfance chez mes grand-parents, et ce n'est même pas le fait de revoir mes parents qui m’ennuyait, mais ce fut le retour à l'école comme cité par Alainx "Faut dire que je passais alors du paradis des vacances à l'enfer de la classe…" et développé dans le commentaire d'Escandelia. Sur ça quitter un compagnon, en l’occurrence un chat, heureusement que mon chat m'attendait à la maison.
Jusqu'à la dernière phrase qui explique tout, j'ai beaucoup aimé ce texte.