Elle regardait sa nouvelle fortune au fond des yeux. Le regard pétillant, les rêves humident d'espoir. Elle y puisait tout le courage qu'il lui fallait, qu'il lui faudrait. Des petites ailes l'avaient subreptivement hissé à quelques centimètres du sol, et ses pieds carressaient à peine le carrelage. Elle se rappelait ce noeud dans sa poitrine, ses intestins embouillés, ses mains moites lorsqu'elle traversait le grand couloir et la peur qui contraignait ses paroles à rester claquemurées dans sa gorge. Tout cela avait disparu comme par enchantement. Une sensation de légèreté qu'elle ne se connaissait pas l'envahit, apaisant toutes ces années de misère. Elle poussa la grande porte, l'a claqua précisément. Même les murs en sursautèrent. Elle l'a vit lui jeter le regard méprisant. Mais une assurance nouvelle lui fit ignorer la prunelle meurtrière et s'avancer au milieu de la pièce.
« Je me barre, j'en ai marre.
Je me casse vieille bécasse.
Je te hais.
Jamais plus tu ne me feras de mal.
Je ne serai plus jamais à ta botte, trouve toi une autre serpillière. »
Puis elle tourna les talons, et sans meme un regard ou un remord, sortit de la pièce solennellement.
La femme attendit un revirement de situation persuadée de l'irréalité de la scène, puis se décomposa lentement devant le silence qui inondait la pièce... alors dans un soupir mélancolique elle geignit
« Mais.......Cendrillon ».