Dans la tête de Thomas Delaforestière tournaient en boucle les paroles d’une chanson de son compatriote Félix Leclercq « La complainte du phoque en Alaska » :
« car le phoque est triste sur sa banquise, sa blonde est partie dans un cirque aux Etats-Unis, y voudrait voir sa blonde faire son show »
La carrière de Diane prendrait son envol mais sans lui.
Diane, certes, s’était fait un nom dans les pays de la francophonie comme le Québec, la Suisse et même la Belgique…
Mais Diane ne rêvait que paillettes et strass, Las Vegas et vie de palaces…
Elle se voyait déjà en haut de l’affiche, en tournée avec un spectacle grandiose et des musiciens triés sur le volet !
Et lui, Thomas, son mari avec son salaire d’universitaire ne pouvait ni la financer, ni la suivre !
Thomas Delaforestière était bel homme. Grand et fort, comme la plupart des canadiens, cet intellectuel barbu était aussi un sportif accompli.
Il le fallait car il tenait à garder la forme vu la différence d’âge entre lui et son épouse Diane, deux décennies, pas moins …
La soixantaine atteinte, il se considéra en état d’urgence. Son rêve le plus fou était tout simplement d’être Papa. Chose fort simple en soi mais qui s’avéra d’une complication extrême au vu des projets de sa chanteuse d’épouse.
Pas de place pour un bébé !
Par mesure de prudence et en scientifique prévoyant, il avait déjà fait congeler son sperme pour « plus tard, on verra bien » avait dit Diane.
Le seul moyen de la convaincre de lui faire un enfant ( ou plus) c’était l’argent…
Beaucoup d’argent, des sommes et des tonnes….Lui organiser une tournée planétaire et puis la ramener à la maison et lui faire un ou deux garçons ….
Une seule solution : frapper un grand coup qui lui permettrait de jouer dans la Cour des Grands avec argent, gloire et….
Tandis que, de l’autre côté de l’océan….
Octave Vandemoortele, malgré un physique un peu particulier soignait son apparence.
Il avait un faible sinon deux !
Fort gourmand, il raffolait du cheesecake de Diane et fort galant, il raffolait du corps de rêve de Diane…
Les deux n’étant pas incompatibles !
Mais comment ces choses-là furent-elles possibles ?
Octave, en visite à Montréal en 2O1O fit tout naturellement la connaissance de la chanteuse dans un cabaret de la vieille ville, près du port.
Il l’invita à sa table, lui offrit le champagne et se fit passer pour le demi-frère caché du Roi des Belges.
Il revint le lendemain, le surlendemain en prenant soin de combler Diane de cadeaux. Ils dînèrent somptueusement sur la terrasse du Café de Paris et prirent une suite au Château Frontenac dans la ville de Québec à 3oo km du domicile de Diane.
Octave, éperdument amoureux dépensa sans compter pour plaire à sa dulcinée, laquelle crut déceler en lui le riche mécène qui la propulserait vers la gloire !
La déception fut cuisante quand Thomas lui ramena son « collègue » belge à dîner à la maison ! Elle lui offrit son cheesecake qu’il apprécia beaucoup. Et Thomas n’y vit que du feu …
Octave, en échange se chargea assez imprudemment de lui trouver un engagement à Bruxelles, capitale de l’Europe.
H élàs, Octave était un chercheur scientifique pas un manager de vedettes. L’un de ses amis bien. Ex-chanteur des sixties, il avait investi dans un cabaret bruxellois fréquenté en majeure partie par des Eurocrates.
Bertrand ( ex « Plastic Bertrand ») accepta d’engager Diane pour un mois et elle eut, ma foi, un joli succès entre folk songs et rythm’blues !
Cela ne lui suffit point, elle visait plus haut et le malheureux Octave se désespérait.
Il aurait tant voulu la garder, lui faire découvrir le charme des Moules et des frites, le Plat Pays qui était le sien.
Elle repartit pour le Canada, laissant Octave en proie à des idées noires…
…qu’il eut tôt fait de transformer en idées de génie.
Il contacta son ami Thomas car pour réaliser ses projets il fallait être deux.
Ils allaient enfin devenir riches !
Sujet: La Saga de l'été (3) Mal d'argent, mal d'amour... 
Mar 2 Aoû 2011 - 16:54
