Les montagnes de mon père

- Alors, Arsène, tu vas nous quitter. Tu en as marre des vieux Limougeauds de la place des Bancs ?
- Vous êtes bien braves, mais je veux finir mes jours entre mes taupinières comme vous dites, et au risque de vous contrarier, j'avoue que je n'ai pas du tout envie de finir à Louyat...
- Qu'est-ce qu'il a notre cimetière qui te plait pas ?
- Y a trop de monde que je ne connais pas !
- Personne ne t'attend là-bas dans ton village ?
- Qu'est-ce que vous en savez ? Comme l'alambicaïre, j'ai peut-être mon secret ?
- Oui, au fait ton histoire, tu ne l'as jamais finie. Le Louis, il n'a pas vécu longtemps avec cette Marie qu'il avait fait venir des iles grâce aux annonces du Chasseur Français que lui avait prêté son copain René ? C'était une garce qui est repartie après lui avoir mangé tout l'argent gagné sur la fabrication de la gnôle ?
- Vous n'y êtes pas du tout ! Mais je ne vous en dirais pas plus parce que le village et l'alambicaïre, c'est un conte et je n'ai plus envie de conter comme je l'ai eu fait, et de plus, cette histoire ne m'appartient pas. Peut-être, un jour, un conteur viendra à Limoges. Allez donc le voir et demandez-lui... S'il ne connait pas, il aura bien dans sa besace de quoi vous tirer larmes et rires. Et moi, je vais partir. Dans ma poche, j'ai mon billet pour la gare de Saint-Denis-près Martel.
- Tu permets qu'on t'accompagne jusqu'au quai des Bénédictins ? On ne te reverra peut-être pas de si tôt ?
- Ça se pourrait, ça se pourrait …
Le paysage limousin défile à toute allure, entrecoupé des obscurités des nombreux tunnels entre Limoges et Brive et à Montplaisir en descendant vers Turenne. Cette alternance est comme l'esprit d'Arsène : ombre et lumière... La lumière au souvenir des ses 80 ans de vie qu'il a conduit à sa guise. L'ombre pour la peine qu'il va faire à Baptiste, son petit-fils qui l'héberge à la cité du Vigenal depuis trois mois. Sa boite, comme il dit, l'a envoyé en stage à Paris pour une semaine. Quand il reviendra, il trouvera le billet du grand-père sur la table de la cuisine.
«  Mon Baptiste,
Je te remercie de ce que tu as fait pour moi. Grâce à toi, j'ai connu la vie de la ville et j'ai eu plaisir à te voir à l'aise parmi tes voisins , tes copains. Je crois, je suis sûr même que tu seras heureux avec Véronique. Mon seul regret, c'est que je ne connaitrais pas mes arrières petits-enfants, mais vois-tu, je considère que le temps en est venu pour moi d'arrêter là. J'ai eu ma part des bonnes choses de la vie comme des mauvaises. Avec les niorles que j'ai pu raconter, j'espère avoir apporté un peu de bonne humeur ici et là, avec mes chêvres et mes fromages, je pense avoir contribué à l'évolution de l'agriculture vers une production sans tous ces pesticides et ces engrais. Ta grand-mère nous a quitté depuis longtemps déjà, ton père a d'autres chats à fouetter que de s'occuper du « vieux » et toi, mon Baptiste, tu auras de la peine, mais tu verras, ça passera : tu as ta vie à faire...
Adieu et merci encore de tout le bonheur que tu m'as apporté. Pépé Arsène.
Et il avait raison, l'Arsène ! Le chagrin de Baptiste à l'annonce de la fin brutale de son grand-père est vite estompé par le charme de Véronique et sa joie de vivre...

Hum! Je suis un peu perdue, j'ai dû aller relire la consigne précédente pour resituer le contexte, et malgré cela, je n'ai pas tout compris.
Peut-être ton texte est-il un peu brouillon?
La cité Vigenal se trouve où? il n'y est que depuis 3 mois, pourtant on parle de la place des bancs qui était aussi dans la consigne précédente.

Tu parles de "fin brutale" sans précision. le "suicide" du grand-père marque la fin du livre, il me semble que c'est sur cette partie là qu'il aurait fallu s'étendre. En enlevant tout le début, et en particulier l'histoire du Louis qui, elle, aurait dû être traitée dans le livre lui-même, et donc ne fait pas partie des consignes.

Il me semble que la fin aurait pu commencer au moment du voyage en train, puis la lettre, précédée ou suivie de la fin du grand-père (ses pensées, émotions, sensations, le décor etc....)

Mais ce n'est que mon avis

Je partage ton avis Admin. J'ai aussi eu de la peine à faire le lien entre les deux bouts du livre, à m'y retrouver entre les personnages, les divers lieux. Cats, on dirait que tu connais ta région sur le bout des doigts et même entre ceux-ci, les itinéraires secondaires, empruntés seulement par les habitants des lieux! Dommage quand même qu'il soit parti comme ça alors qu'il semblait en forme! A moins que..... c'est vrai que je ne connais pas toute son histoire!

Force est de reconnaître que quand on n'est pas de la région, il est facile de s'y perdre... Comme il est facile de s'égarer dans la vraisemblance des faits ou la multiplicité des personnages.
Critiquons objectivement certes puisque nous sommes là pour cela mais n'oublions pas d'encourager celles et ceux qui se sont risqués à aborder ce difficile pari !

Absolument d'accord avec toi Jean-Pierre, mais Cats me connait suffisamment pour savoir que mes coms doivent se lire comme des conseils et non comme une critique , d'autant qu'il sait aussi comme je suis fan de ses écrits "terroir"

Eternel débat sur le sens apporté au mot "critique" dès lors qu'il s'agit de commenter un écrit quel qu'il soit.
Dans mon esprit, lorsque je me hasarde à en formuler, il s'agit toujours de critiques que j'espère "constructives", celles dont tout auteur a un besoin vital pour espérer progresser. En aucun cas, je ne me laisserai aller à un "dézingage" en règle, comme hélas, cela se pratique couramment sur certains forums.

Je n'en doute pas, et nous sommes tous ici, je crois, sur la même longueur d'onde

Je serais tenté de dire : on ne peut pas plaire à tout le monde tout le temps et convenir que mon histoire est quelque peu alambiquée... ce qui serait dans l'ordre des choses vu qu'il est question d'un alambicaïre dans cette histoire, mais là, ce serait tomber dans la facilité.

Et si je voulais m'en tirer à bon compte, je dirais à ceux qui sont un peu perdus qu'ils n'ont qu'à emprunter le train à Paris Austerlitz et ils pourront compter les tunnels du côté d'Uzerche. S'ils ont encore du temps, ils prendront la direction d'Aurillac ou - et Admin en serait charmée - choisir la destination de Capdenac-le-Haut. Et alors ? Ils apprécieraient, je n'en doute pas, le long tunnel de Montplaisir avant d'apercevoir sur son promontoire, le château de Turenne.

Mais auparavant, ils pourraient emprunter les trolleys de Limoges pour une courte escale place des Bancs où ils pourraient s'en jeter un au bar l'Apicpus. Cette pause serait bien utile avant l'escale au cimetière de Louyat situé en bordure du boulevard périphérique, au nord de la ville. Là, il est conseillé, si on veut saluer chacun des défunts, de prendre son temps. En effet « Le cimetière de Louyat à Limoges est connu pour être l’un des plus grands d’Europe, on entend d’ailleurs souvent dire qu’il y aurait plus de morts que de vivants dans la ville ». Alors, vous comprenez maintenant pourquoi l'Arsène préférait retourner dans sa campagne où, - mais cela peut-il être compris par les citadins - en suivant les allées du cimetière communal dans quelques semaines, on se remémore telle et telle figure... sans se souvenir forcément le mal qui les a rayés du monde des vivants. Enfin, il en est ainsi pour moi, mais ne suis-je pas un être à part ???

C'est sans doute à ce titre que je ne vous dirais pas comment a fini ce pauvre Arsène, ni pourquoi, il a un moment cohabité avec son petit-fils et décidé de retourner entre ses « taupinières » sentant sa fin prochaine comme le laboureur de La Fontaine...

Quant au Louis, l'alambicaïre, c'est là que le bât blesse : cette histoire est un conte écrit par un ami (conteur à ses heures !) qui était aussi éleveur de chèvres et c'est à lui que je pensais en écrivant le début de mon sujet. Cette histoire lui appartient. Et l'oralité donnerait de la force à cette histoire qui ne serait peut-être pas perceptible avec l'écriture . Là aussi, s'il est des curieux sur cet ami, j'avais au cours de l'été dernier écrit un sujet qui, de mémoire, était intitulé « balade contée avec un âne ».

Et si à mon tour, l'envie de critique me saisissait, je dirais que je ne suis pas en capacité de me faire une opinion sur un livre en lisant la première et la dernière page, tout en reconnaissant que mon ébauche et ma fin sont sans doute fort décalées, mais je vois ici et là des histoires avec des fins abruptes que j'apprécie parfois différemment selon le plaisir qu'on a éprouvé à la lecture globale de l'ouvrage.

Ceci étant, je remercie tout un(e) chacun de ses aimables suggestions ...

Tout a été dit...
Reste ton talent à souligner

Amanda écrit :

Citation :

Tout a été dit...

Ah, ça fait du bien d'être enfin compris !