Cette fois, c’est le bouquet !
J’ai un certain savoir-faire
A toujours attirer les emm…
Les ans aussi d’ailleurs
Voilà qu’à cause d’eux
(les ans et les emm…)
j’ai voulu donner,
à notre appart qui pourtant
ne manque pas de cachet,
un peu plus de pimpant :
une nouvelle salle de bain.
Mazette ! quelle équipe !
sans compter les équipes
de mes voisins de vis-à-vis
et de ceux d’à coté chez qui
la mairie renouvelait en même temps
cuisines et salle de bains.
Entre, la mèche de perceuse à travers le mur de mon entrée par le Polonais de chez Julie, la baignoire qui est arrivée avec une fente sur le côté, la plâtre qui est tombé dans la chambre de ma fille en face des attaches de la douche, l’inondation dans ma cuisine parce que l’hidalgo Jamaïcain avait oublié de fermer un robinet pour installer le lavabo, j’aurais déjà eu du mal à choisir quel était le pire. Ce qui aurait du avoir la gueule d’un atelier avec des outils de partout ressemblait plus à un souk où personne n’oserait s’aventurer sous peine d’accident garanti. Mais cerise sur le gateau, une fuite chez un autre voisin a résulté à une semaine de fermeture de gaz pile-poil au milieu des travaux au moment où les températures de Mars frisaient le plus bas depuis des décennies !
C’est pas un coup de foudre que j’ai eu pour toute cette gente masculine qui soudainement entrait et sortait par toutes les portes, même si qu’en plus de l’hidalgo d’ébène, la beauté irlandaise, lithuanienne, dominicaine (le livreur de carrelage), écossaise et tchèque s’est déployée sur leur tapis de sol à récupérer les gravats comme sur une estrade de défilé de mode. Je serais plus jeune je dirais pas. (Petit instant rêveur)
Mais c’est les foudres de Satan, de Vulcain, de Thor et Jupiter que j’aurais bien vu s’abattre sur cette semaine unique que nous venons de vivre pour l’oblitérer d’un coup, comme ça, et passer de l’avant à maintenant.
Tout est allé en crescendo jusqu’à hier où dans leur précipitation à finir dans les délais, l’atelier-souk s’est transformé en ruche sans reine, ni abeille… non, plutôt en un nid de frelon que j’ai fui par deux fois pour aller me resourcer au café du coin. J’ai failli flipper quand les ouvriers du gaz sont entrés sans prévenir. Entre le four et le moulin, je jurerais que certains étaient des deux cotés à la fois.
Aujourd’hui, calme plat. L’eau chaude coule à nouveau, les radiateurs émettent une douce chaleur, le principal du nettoyage est fait, plus besoin de faire bouillir des marmites pour faire une toilette de chat. Ah, quel délice de lire au lit au calme… tandis qu’il neige dehors et que toute cette blancheur oblitère jusqu’au souvenir des perçeuses d’hier.
Protéger cet instant Tombe la neige et je me foue si personne ne vient ce soir.