Notes qui coulent coulent et s'échouent dans mon âme. Mes doigts sont gourds ce soir mon amour. Je me concentre pour faire rejaillir l'étincelle. C'est précieux une étincelle. Comment l'avons nous perdue ? L'avons nous perdue ? Quand je regarde tes yeux mon amour, l'effroi me saisit. Je ne sais plus où tu es. Je ne sais plus si tu es. Je ne pense même plus à ma place auprès de toi. L'autre te ressemble mais ce n'est pas toi. L'autre. Pourquoi l'avoir laissé s'infiltrer ?
Ce n'est pas cela que je veux. Je ne sais plus non plus ce que je veux mon amour. De mon esprit surgissent moins de bébés que de mes entrailles. Comme si l'on ne pouvait être fécond de partout. Ma musique s'enfuit, s'écoule d'entre mes jambes. Parfois je la retrouve dans les yeux de notre dernier né. Avec une telle intensité que je ne peux m'empêcher de désirer la rechercher, cette musique de l'innocence, encore une fois dans une nouvelle paire d'yeux. Un nouvel enfant. Qui m'empêcherait de penser que tu n'es plus là. Que ma musique s'est enfuie. Mon amour. Quelle cruauté ce silence.