"On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille.
On choisit pas non plus les trottoirs de Manille,
De Paris ou d'Alger, pour apprendre à marcher.
Je suis né quelque part […]
Etre né quelque part, c'est partir quand on veut, revenir quand on part".
Je ne suis pas née en Bretagne, je n'y ai même pas vécu, mais c'est ma terre. Elle se veut accueillante, riche et aimante, entre lande, sable et mer, calme ou déchaînée.
Elle m'apaise.
J'y ai vu Julie s'en imprégner de tous ses sens, voler au gré des vents, plonger comme un cormoran et s'ouvrir, se déployer et grandir.
Je ne suis pas née en Bretagne, mais c'est mon héritage. Je n'y reste pas, mais j'aime y revenir. Et je suis fière de transmettre mes racines. Et ma fille est heureuse de les recevoir.
C'est l'image que j'ai envie de retenir de cet été.
Je ne veux pas me souvenir des querelles, des tensions, de l'ignorance, du mal, de la douleur et de la souffrance. Je veux me rappeler mon bébé sous le soleil, caressant le sable de ses petits doigts, se baignant dans une eau gelée, chatouillant les chèvres et courant après les mouettes. Je veux figer cette image de ma petite qui grandit et de sa maman qui n'arrive pas à la suivre… qui se cherche.
Cet été aura été éprouvant. Mais cet été aura été celui du rapprochement. D'une mère vers sa fille. Comme une prise de conscience dans un brouillard épais.
Je ne suis pas née en Bretagne, je ne souhaite pas y vivre. Je ne la remercierai cependant jamais assez pour les cadeaux dont elle m'abreuve.