Le soleil est impatient ce matin. Il tambourine à ma fenêtre, il pénètre comme un fou dans ma chambre et se couche à sa place préférée c'est-à-dire sur moi. J’en profite.
La journée commence vraiment bien, de bonne heure dans la chaleur, la lumière et le rire .
Je rêve que je me marie avec lui !
Quand je me réveille , le soleil est déjà parti jouer dans le jardin, il se roule dans l’herbe avec mon chien, il flirte avec les fleurs qui font les coquettes, il saute de branche en branche, il grimpe au sommet des arbres pour s’élancer triomphant tel un cerf volant dans le ciel .
Il est déjà midi.
Le soleil( c’est bien connu) a des hauts et des bas .
Quand son goût de l’espace, de l’infini prend le dessus, il n’ y a pas moyen de le retenir.
C’est cela que j’aime en lui : sa passion du grand, du chaud, du clair, du toujours plus haut.
Mais quand il a ses bas, je ne le vois plus, il se cache je ne sais où … pour broyer le noir de son feu en mille faisceaux.
Oui, chacun (moi comme lui) a sa part d’ombre, la lumière ne peut pas être toujours là…. ni partout, ni nulle part à la fois .
Qu’est ce qu’on fait dans ces cas là ?
Dans ces cas là , je dis à mon chien de venir se coucher dans ma chambre, à sa place préférée c’est à dire au pied de mon lit.
Je remplis mon intérieur de fleurs en leur demandant de rester coquettes et souriantes tout le temps ( le temps que cela passe).
E t surtout, je récupère mon cerf volant qui traîne ventre à terre dans l’herbe en me disant qu’il pourrait éventuellement servir à récupérer ce soleil perdu je ne sais où, à broyer le noir de son feu .
Il me suffirait alors de le lui lancer telle une perche dans le ciel.
Mon soleil n’aurait qu’ à s’y accrocher et ainsi revenir sur terre.
Vivement qu’on en finisse avec la nuit parce que je voudrais tellement me marier avec lui.