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 Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte

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4 participants
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Lunasolare
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Lunasolare



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MessageSujet: Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte   Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte I_icon_minitimeMar 22 Nov 2011 - 21:46

Quelle vie de chien ! Encore des kilomètres à parcourir sans aucun os en vue. Enfin sans os auquel je puisse toucher. Parait-il que, même en temps de guerre, il ne faut pas manger les défunts. Dommage ! En plus avec la mort du gosse ils ne sont pas prêts de me donner à manger. Mais si je ne mange pas je vais mourir à mon tour ? Non ? Bon acceptons de suivre ce tas d’os sans y toucher.

Mais pour le deuil c’est une autre histoire. La mère voulait me mettre un ruban noir ridicule autour du cou. Alors je me suis énervé, elle s’est mise à pleurer et j’ai eu la paix. En plus j’aurais plutôt fait rire l’assemblée ainsi orné à l’enterrement ! Rire à cet enterrement je ne suis pas contre. Par contre je refuse que l’on rie de moi !

Vous trouvez que je suis méchant ? Alors déjà je vous rappelle que je suis un chien.

Quoi ? Le chien est le meilleur ami de l’homme ? A d’accord mais vous ne connaissez pas ce gosse alors parce qu’il n’avait rien d’humain.

Quand il n’arrivait pas à s’endormir, il m’utilisait comme oreiller. Voir parfois me frottait les oreilles. Il m’envoyait chercher des balles et me battait que je les ramène ou pas. Il a même essayé de me faire une mise en pli avec les bigoudis de sa mère, mes poils s’en souviennent encore. Et toutes ces tortures il les faisait en riant, d’un rire démentiel qui me hante encore parfois.

De plus selon moi il a bien mérité sa mort. Je dirais que cela pourrait constituer un exemple de ce que les hommes appellent la justice divine.

Donc je rirais bien à son enterrement si seulement je n’étais pas triste moi aussi.
J’étais là le soir de sa mort, j’ai tout vu. Dommage que je ne sois pas doté de la parole humaine, j’aurais pu crier la vérité !

Je l’ai vu en pleine foret avec Elsa, la fille de la ferme d’à côté. Pourquoi j’étais là-bas ? Simplement parce que je devais pisser et qu’avec le mioche, bien content qu’il soit mort, il valait mieux se cacher pour ne pas se faire embêter pile au mauvais moment !

Bon revenons à cette soirée. Il voulait l’épater alors il arrachait des pattes d’araignées, coupait des queues de lézard, torturait des rats. Mais elle cela ne lui plaisait pas. Ensuite il s’est approché tout près d’elle et elle l’a repoussé. Mais monsieur ayant toujours eu tout ce qu’il voulait depuis sa naissance il ne pouvait guère essuyer un refus.
Du coup il retenta avec plus d’insistance, elle le traita de vieux porc. Il ne pu l’accepter et se mit à la frapper. Il l’a frappée jusqu’à ce qu’elle tombe pour ne plus jamais se relever. Le temps qu’il comprenne, et oui le gosse n’a jamais été futé, et il s’enfuit en courant. Il va se laver les mains à la grange et là une vache crie et il une poutre lui tombe sur la tête. Le coup est fatal.

Réactions unanimes : quel brave garçon, si dévoué qu’il est allé prendre soin de la pauvre vache Marguerite qui ne va pas fort. Dévotion mon œil !
Pourquoi tout cela me rend triste alors qu’il n’y a que justice ? C’est à cause d’Elsa, je suis passé chez elle par hasard un soir où je me suis perdu. Elle m’a accueilli, nourri et caressé. Cela a été la première personne à me caresser, mes maîtres ne savant que frapper. Alors je suis retournée chez elle. A chaque fois elle m’accueillait avec joie et me traitait en prince. Elle m’a même donné un petit nom « sucre ». Chez elle il y avait toujours à manger et quand j’étais trop sale elle me lavait délicatement. Je n’ai jamais été aussi content que lors de ces moments chez elle. Enfin quelqu’un s’intéressait à moi autrement que pour me torturer.

Mais du coup elle est morte elle aussi et on retourne au village pour enterrer le gosse et porter le deuil dignement comme ils disent. Moi derrière ce vil sac d’os je regrette les soins que me prodiguait Elsa. Qui sais si je trouverais quelqu’un d’autre comme elle au village. Ou s’ils sont tous méchants comme mes maîtres.

Au pire j’aurais faim, serais maltraité de nouveau. Mais j’aurais comme consolation la mort de ce gosse, la mort de mon pire tortionnaire. Et la douleur que sa mort à infligé à mes autres tortionnaires. Peut-être seront- ils trop tristes pour me battre maintenant ?
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catsoniou
Kalé'reporter
catsoniou



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MessageSujet: Re: Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte   Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte I_icon_minitimeMer 23 Nov 2011 - 6:35

Si c'était mon chien, je lui dirais: vilain chien ...
Mais ce serait alors n'accorder à l'animal que le droit d'être un souffre-douleur de l'homme au prétexte que nous lui donnons gite et couvert.
Ton texte suscite réflexion sur notre considération de nos amis les bêtes... et c'est aussi de l'humoir noir d'excellente facture! mort de rire
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trainmusical
Festoyeur
trainmusical



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MessageSujet: Re: Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte   Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte I_icon_minitimeMer 23 Nov 2011 - 11:10

Comme pour le texte de Sherkane, un texte qui frappe fort, très fort!

J'aime particulièrement cette remarque après que ce "monsieur" ait fait toutes les misères inimaginables et cruelles
Citation :
Réactions unanimes : quel brave garçon, si dévoué qu’il est allé prendre soin de la pauvre vache Marguerite qui ne va pas fort. Dévotion mon œil !
Que ça plaise ou pas de le dire, c'est une réalité déjà souvent observée Sad

Bravo d'avoir eu le courage de poser un tel écrit bravo!
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Admin
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MessageSujet: Re: Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte   Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte I_icon_minitimeMer 23 Nov 2011 - 14:13

Difficile à chaque fois, pour moi, de commenter ce genre de récit, qui me laisse très mal à l'aise, mais, comme le dit Trainmusical, tu as osé la différence. Et les consignes sont aussi faites pour cela pipe
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MessageSujet: Re: Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte   Pensées sur le gosse qu’on ramène au village dans une boîte I_icon_minitime

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