Rêver d'écrire.
Avoir l'écriture qui déborde de l'imaginaire .
S'y mettre et à peine commencé, sur le point de faire le grand plongeon ,
la peur de l'eau qui saisit.
Voilà que les excuses refleurissent,
que je me laisse submerger par le quotidien ,
le boulot que j'autorise à déborder de partout, et le temps pour ceux que j' aime qui se rétrécit comme peau de chagrin. Alors, en mode culpabilité, je fais des coupe-sombres.
Le premier qui sera sacrifié ce sera moi , moi et mes loisirs, moi et mon envie d'exposer mes tripes, tout ce qui pourrait permettre au corps, à l'esprit d'exulter.
Mais écrire, cela comporte pour le grand plongeon, une certaine mise à nu.
C'est aussi tentant qu'effrayant.
Et si, par l'écriture je me rendais compte que mon moi profond ne correspond pas à l'image que mon entourage a façonné depuis ces longues années ?
Et si, par l'écriture j'allais trop loin ? déterrant des imaginaires qui se nourrissent de souvenirs ensevelis ?
Et si derrière cette envie avouée à mes proches les plus proches, je m'étais menti et qu'il n'y ait que le vide, le néant ?
Non !
L'envie d'écrire est là .
Elle me taraude comme l'horloge biologique qui persécute les femmes d'âge mûres en mal d'enfant.
Elle me paralyse, me laisse l'impression d'un océan à traverser, sans le début d'une idée pour construire une embarcation.
C'est là devant moi, sans que je ne sache faire un pas pour commencer, sans que je ne sache par quel bout prendre la situation.
Mais je reste là, tenace.
Mon corps qui précocement ressent les outrages du temps me presse de me décider avant que les mains ne soient plus en mesure de guider un stylo d'aplanir la tempête d'idées qui bat sous mon crâne.
Ce corps grossit-il aussi de tous ces non-écrits ? de toute cette inactivité intellectuelle ?
Pour me décider à écrire , je me conforte avec la promesse faite à mon amie partie trop tôt.
Une promesse bien lourde que je vais devoir mettre dans un recoin, pour qu'elle ne me plombe plus et me permette d'enfin avancer.
Voilà un petit billet écrit dans le vent du large.
A peine une promesse que je me suis faite .
Parce que l'on est pas sérieux et les promesses que l'on se fait à soi même sont les premières qu'on ne tient pas.
Aucune bonne résolution si c'est pour ne pas les tenir.
Kaléidoplumes, comme avant, un espace de jeu où je viendrais quand l'envie s'en fera sentir.
bien entendu j'espère au plus profond de moi que ce sera un peu plus souvent le cas .
Et aujourd'hui ? si je venais écrire ?
Désolée, j'ai piscine ......*éclat de rire *