La Guerre d’étroits (d’esprits) n’aura pas lieu !

Indignez-vous ! Indignez-vous !
nous répétait Mr Michel, notre jeune professeur de Philosophie ;
c’était il y a quelques années déjà.


Je suis sur le chemin du retour, et la neige m’oblige à redoubler d’attention.
La Clio indique 23h01, l’obscurité floconneuse rend ma progression lentement prudente.
En ce lundi, les routes sont calmes. Le gros des automobilistes est enfin rentré ;
ils sont pelotonnés au chaud chez eux avec leur famille.
Je vais enfin rentrer du boulot. Il était temps, la journée a une nouvelle fois été éprouvante mais riche en émotions variées.

J’avais déjà bossé tout le week-end de garde .
L’appel est arrivé à 12h50, je m’en souviens car j’étais en repos et surprise que mon Samsung rouge sonne, j’ai jeté un œil sur l’horloge.
Conscience professionnelle oblige, j’ai décroché.
Elle était ennuyée de me le demander disait-elle. Elle n’avait, pas plus que moi, le choix, même si elle était consciente de me demander l’impossible :
remplacer au pied-levé ma collègue vomissant tripes et boyaux et assurer à sa place sa tournée à domicile en 13-21h.
Il me restait donc 10 minutes, montre en main pour avaler un déjeuner et parcourir les 20 km qui me séparaient de mon lieu de travail.
Check !
Je suis arrivée à 13h15, avec la peur au ventre, peur que l'on ne me reproche, en plus, ce retard.

***

Après l’injection de la chimiothérapie, le patient quitte enfin la télé des yeux et me dit :
« Vous avez vu ? Après le bébé mort l’autre jour car on a renvoyé sa mère chez elle, voilà qu’une femme a accouché comme un animal sur une bande d’arrêt d’urgence. Mais que fait le personnel médical ? Vous êtes bien des fonctionnaires ! »
Il a vécu, dans la colère, la fermeture de son usine ,délocalisée en Inde. C'était juste avant qu’on lui annonce sa leucémie. A quoi servirait de lui expliquer que nous , les fonctionnaires , sommes les premiers à dénoncer les fermetures de maternités et autres centres hospitaliers ? En effet, soigner des patients en sous-effectif, nous conduit au burn-out.

***

Comme samedi, comme dimanche, je panse à nouveau sa plaie qui le nécessite.
Elle aurait voulu aller chez Ikea ce dimanche. Elle ajoute à mon attention, ils pourraient bosser le dimanche ! d’autant que comme vous les fonctionnaires, ils sont payés double le week-end et on des jours de congés supplémentaires.
Pas eu l’envie, ni le courage de lui dire que :
- non ! nous ne sommes pas payés double le week-end (on a juste une petite prime d’environ 30 euros par dimanche travaillé)
- qu’un week-end sur deux nous le passons non pas auprès de notre famille, mais avec des gens à l’attitude de plus en plus consuméristes et à la politesse à géométrie variable,
qui n’ont de patient que le nom
- que non ! les week-end travaillés n’ouvrent pas droit à des congés supplémentaires
- d’autant que déjà mes congés je ne peux pas tous les prendre car nous ne sommes pas en nombre et que mes jours de congés non pris finissent d’office sur un compte de créance individuelle. Ces 100 aines de jours de CCI ne me seront jamais remboursés et doivent être pris me dit-on
(quand ?? puisque l’on ne m’a déjà pas accordé tous mes congés annuels).

Non ! je suis venue pour la soigner, pas pour polémiquer sur mon statut idéalisé de fonctionnaire.

***

Je finis de le mettre au propre, et j’évacue sa protection pleine de selles. Puis je fais son pansement . Il a un cancer de la verge et a subit une émasculation totale. Son image corporelle en a pris un coup, les soins s’avèrent délicats.
Sa femme m’adresse cette phrase mille fois entendue :
« je ne pourrais pas faire ce que vous faites. Heureusement qu’il y a des gens comme vous ».
Petite phrase qui me laisse toujours au goût un peu amer car elle est à double trenchant.

***

J’arrive pour programmer sa pompe d’antibiotiques. Il sera bientôt de nouveau bon pour le service. C’est un patient léger ça amène une bouffée d’air frais.
Son épouse, la trentaine vient de mettre au lit le petit dernier.
Et là, sans se soucier de ma présence, raconte à son époux qu’une fonctionnaire ce midi, à la sortie des classes, a osé lui demandé, à elle, si Mr son mari allait muter pour aller dans le Sud. Elle lui indique qu’elle a vertement remis à sa place cette impudente en lui précisant que pour les salariés du privé c’était bien moins facile que pour , eux, les fonctionnaires.
Je m’indigne in péto.
Je me dis qu’elle a bien de la chance que la fonctionnaire incriminée ne lui ai pas demandé, à elle la maman au foyer, si elle était dans le public ou dans le privé.
J’ai été avant elle , et avant ma reconversion en infirmière, une maman au foyer. Je sais que lorsque l’on rempli des formulaires (pour les cartes de fidélités par exemple) arrivé à la question profession, on ne peut remplir ni fonctionnaire, ni chomeur. Il ne reste que la honteuse case « autre » qui nie si bien.
Son mari bosse dans le privé et elle entretient une guerre instestine anti-fonctionnaire.

***

Ce patient là est nouveau, c’est « mon entrée » du jour. On m’a prévenue que c’était un palliatif. Un cancer métastasé. En plus de la pompe à morphine, il me faudra préparer une Seringue Auto Pulsée d’Hypnovel, une substance destinée à le sédater légèrement pour lui lever l’angoisse de mort qui l’étreint.
Il est maigre à faire peur, mais ses yeux n’ont pas changés. Monsieur Michel me regarde droit dans les yeux . Je comprends qu’il m’a reconnue lui aussi. Il me fait l’un de ses célèbres sourires en coin et me dit d’un ton serein :

« Alors Eva-Alix ? vous indignez vous encore ? "

Si vous saviez Monsieur Michel …
Rien qu’avant de venir, j’ai du me démener pour faire comprendre avec tact à votre médecin traitant peu rompu aux protocoles médicaux que sa prescription de 30mg/h d’hypnovel , soit 100 fois la dose habituelle, risquait de vous être fatale. Et que même si le commun des mortels rêve de devenir célèbre, moi personnellement je n’avais pas envie de finir aux info, pour une erreur, qui m’aurait été imputée en totalité car ce n'est jamais la faute du médecin si compétent …
mais ça je dois le garder pour moi.

Vous savez monsieur Michel, la vie m’a appris que tout peut être source d’indignation.
En effet, comme vous nous l’avez si bien enseigné, l’indignation vient du choc entre nos valeurs et la réalité que l’on trouve injuste. Chaque jour je trouve injuste la maladie qui frappe tant de gens.
Je pourrais me contenter de juste m’indigner mais j’ai décidé de devenir infirmière, pour agir.

Merci Mr Michel.
Ce qui m’indigne dans ma profession ?
je vous reconnais bien là, Monsieur Michel, vous et votre insatiable curiosité intellectuelle.

Je pourrais passer mon temps à défendre bec et ongle les blondes, les fonctionnaires, les mères au foyer, les étrangers, les handicapés et autres minorités mises à l’index, avec des blagues à deux balles que les gens pensent anodines.

Les fonctionnaires ?
Monsieur Michel, voyons,... je ne vais pas vous ennuyer avec ça.
Si vous y tenez…

Je pense qu’un jour les gens se rendront compte que pendant qu’on les occupe avec la dichotomie privé /public et qu’on les incite à stigmatiser les fonctionnaires,
les vrais problèmes passent inaperçus.
Comme dans le privé les fermetures et suppressions de postes ont lieu dans le public aussi. Plus subtilement , et avec moins de pneus brûlés et de casse.
Cela se passe en douce, en fermant une maternité par ci, en n’augmentant pas les quotas des facs de médecine par là, ou en ne remplaçant pas les fonctionnaires qui prennent leur retraite...

Au final ?
ce qui m’indigne ?
C’est ce qui devrait nous indigner tous : le glissement insidieux des compétences .

Quand le public las des grèves et revendications bloquantes, ne voit dans les grognements que l’aspect revalorisation salariale, tout le monde passe sous silence certains projets dangereux .

Il fut un temps où ils importaient des infirmières qui ne parlaient pas un mot de français. Bien sûr l’Espagne c’est l’Europe, bien sûr. Mais déjà les erreurs de médicaments sont possibles dans notre langue maternelle , donc je vous laisse imaginer la situation.
Devant le manque de médecin, et malgré les médecins africains, roumains qui sous-payés comblent les manques ,
ils ont le projet fou de faire prescrire des médicaments par les infirmières qui n’ont pas fait d’études de médecine ou de pharmacie.
Indignez-vous , indignez-vous avant que ce ne soit une infirmière smicarde ,
qui un bistouri à la main s’apprête à vous opérer de l’appendicite ,
par ce qu’en théorie c’est pas si compliqué !

chacun son métier ! et vous Monsieur Michel vous avez été excellent dans le vôtre et je continue à m'indigner.

Avez-vous déjà entendu parlé Mr Michel du collectif infirmier
« ni bonnes, ni nonnes , ni pigeonnes »
Vous avez raison Mr Michel, tout un programme déjà leur nom . Il a sourit doucement, et d'un geste m'a incité à continuer...

voilà des infirmières qui s’indignent et tentent d’alerter les gens , parce que nous sommes tous des patients en puissance.
Tout en parlant j’ai branché la SAP d’hypnovel et fatigué, il s’est endormi, son fameux sourire aux lèvres. A demain Mr Michel...


J’arrive à la maison.
Oui j’ai vu l’heure.
Et toi Chéri ? bonne journée ?

Bravo bravo ,voilà un texte qui remet les pendules à l'heure. Merci de tout coeur pour ce texte intelligent, sensible , juste et plein d'humanité.

Est-ce qu'écrire tout ceci t'as fait du bien Eva-Alix ?
Allez on sort toutes les pancartes :

sol-eille a écrit:

Est-ce qu'écrire tout ceci t'as fait du bien Eva-Alix ?
Allez on sort toutes les pancartes :

bah oui , ma foi !!!

En fait, l'inspiration m'est venue en lisant Facebook .
une mère au foyer prenait de haut une nana en la traitant de "fonctionnaire"
Je trouve que fonctionnaire n'est pas et une insulte et ne devrait plus être utilisé comme tel.

Par contre je n'ai jamais eu de prof qui s'appelait Mr Michel.
Les patients sont inventés aussi,
pas le rappel de dernière minute sur repos pour bosser

Merci Sol

et infiniment MERCI

Je me disais aussi que ce Monsieur Michel etait une perle rare. Fictifs ces malades? J'en met 13 a la douzaine de quasiment pareils pour chaque situation.

C'est un texte magnifique, parce qu'il parle de toi, parce qu'il parle de nous tous, parce qu'il nous amène à réfléchir, parce qu'il est profondément humain.
Tu fais un métier magnifique, et si dur. Je t'admire parce que tu fais partie de ces gens qui nous font du bien et à qui on ne dit jamais assez merci.
J'aimerais souligner un morceau de ton texte (même si TOUT ton texte me parle)

Citation :

Je sais que lorsque l’on rempli des formulaires (pour les cartes de fidélités par exemple) arrivé à la question profession, on ne peut remplir ni fonctionnaire, ni chômeur. Il ne reste que la honteuse case « autre » qui nie si bien.

J'ai longtemps été une "mère au foyer" et j'ai profondément souffert de cette "non-considération" comme si élever ses enfants nous renvoyaient dans une case "bonne à rien, sauf à élever des enfants" comme si nous étions la honte de toutes ces féministes qui s'étaient battues si longtemps pour avoir le droit de travailler et de gagner le même salaire que les hommes.
Voilà, j'avais envie de le dire ici, parce que tes mots m'ont amené cette réflexion.
Si je dois m'indigner, à mon petit niveau, c'est parce qu'on nous met tous dans des cases pour mieux nous y laisser. Alors que nous valons tous tellement mieux que ça!
Encore une fois, MERCI pour ce texte qui m'a secouée !

sprite a écrit:

et infiniment MERCI

Je me disais aussi que ce Monsieur Michel etait une perle rare. Fictifs ces malades? J'en met 13 a la douzaine de quasiment pareils pour chaque situation.

merci à toi Sprite de m'avoir lue et d'avoir pris le temps d'écrire un petit commentaire.
oui des patients fictifs mais largement inspirés du consumérisme ambiant qui gagne.

Je me souviens des tournées par jour de neige cette année, où les gens s'indignaient de notre arrivée tardive . le facteur 20 cm de neige n'était pas une raison suffisante.

Comme c'était un texte sur l'indignation, il me fallait faire passer les idées par "mes" patients bouguons. Mais heureusement que parmi eux il y a aussi des gens adorables, dans les milieux où on les attend le moins

Admin a écrit:

ces gens qui nous font du bien et à qui on ne dit jamais assez merci.

J'aimerais souligner un morceau de ton texte (même si TOUT ton texte me parle)

J'ai longtemps été une "mère au foyer" et j'ai profondément souffert de cette "non-considération" comme si élever ses enfants nous renvoyaient dans une case "bonne à rien, sauf à élever des enfants" comme si nous étions la honte de toutes ces féministes qui s'étaient battues si longtemps pour avoir le droit de travailler et de gagner le même salaire que les hommes.
Voilà, j'avais envie de le dire ici, parce que tes mots m'ont amené cette réflexion.
Si je dois m'indigner, à mon petit niveau, c'est parce qu'on nous met tous dans des cases pour mieux nous y laisser. Alors que nous valons tous tellement mieux que ça!
Encore une fois, MERCI pour ce texte qui m'a secouée !

merci Admin, pour ce commentaire.
Ils sont nombreux ces gens utiles qui font un boulot que l'on trouve normal et qu'on imaginerait pas faire grève ...


Il y a tant de raison de s'indigner chère Admin.

pendant mes 6 ans de congé parental, j'ai eu matière à vivre cette dénégation
Toute aussi violent fût l'accueil de ma décision de reprendre des études juste après (et avec des petits de 4 , 7 et 10 ans).
On m'a dit que je ne saurais jamais , que je n'étais bonne qu'à changer des couches ( remarque bien que je le fais encore, mais pour les patients la taille diffère )
Cela amène un gros manque de confiance en soi qu'il faut surmonter pour entreprendre 3 ans et demi d'études

mais comme la môme, non rien de rien , non je ne regrette rien

Et puis le texte bien que largement inspiré (normal puisque ce sont NOS indignations) et également aussi "romancé" .Il faut dire qu'il y a matière à raconter dans ce milieu comme dans d'autres


Encore merci pour vos lectures et partages de sensibilités, j'apprécie

Je viens de lire ton texte Eva-Alix. Il m'interpelle pour plusieurs raisons. J'ai parmi mes plus proches une infirmière qui travaille à l'hôpital et j'entends souvent les mêmes remarques que celles que tu as relatées. Travailler avec et pour des malades n'est évidemment pas facile et au passage, chapeau bas parce que pour moi les métiers de soignants relèvent de la vocation.
Ensuite, je suis une ancienne fonctionnaire de service public. Alors, en contact permanent avec les gens, j'ai pu mesurer ce que "fonctionnaire" sous entend pour la plupart. Et j'en ai entendu des vertes et des pas mûres comme on dit. Mais c'est du passé.
Pour les mères au foyer, pour moi quand on a un travail, prendre du congé pour élever ses enfants relève du choix et cela ne se discute pas. En ce qui me concerne, je n'ai pas eu ce choix. J'ai donc élevé mes enfants en travaillant et je déposais mon fils aîné chez sa nounou - il a fallu trouver la perle rare en région parisienne - un matin sur deux ( travail en brigade ) à 5 heures 30. Et le lendemain, je le déposais à 10 heures - une heure de trajet - et le récupérais à plus de 20 heures quand mon mari n'était pas disponible. Pas facile mais quand on ne peut pas faire autrement...L'important c'est que dans un cas comme dans l'autre les enfants ne souffrent pas.
Alors mère au foyer ou pas , ne pas jeter l'anathème : nous sommes toutes des mères n'est ce pas !

Voilà un texte comme je les aime !
Il parle de réel, de concret, il interpelle directement, il va au coeur des problèmes.
Tous ces problèmes que tu évoques, mon Dieu, oui, il y a de quoi s'indigner.

Il y a aussi de quoi admirer, le courage des soignantes qui prennent leur boulot à coeur et ne compte pas les heures et le courage de Mr Michel, car il n'y a pas que des patients ingrats.

J'ajouterai pour compléter le tableau des fonctionnaires, ceux de l'Education nationale...
" Tous des fainéants, des tire-au-flanc, avec leur minimum d'heures de cours et leur maxi-vacances"
Refrain si souvent entendu, même plus la peine de relever les heures de préparation, de correction, les réunions interminables, les formations obligatoires qui aboutissent à des réformes que l'on n'appliquera jamais ou fort mal, les classes que l'on vient repeindre le week-end parce que les caisses sont vides, les fêtes scolaires à préparer, organiser, les costumes des gosses à coudre, les décors à peindre pour gagner trois sous pour qu'ils partent en voyage scolaire (car les parents n'en ont jamais pour ce genre d'activité...) et j'en passe et des meilleures.

L'esssentiel et tu le démontres très bien, c'est de croire à ce que l'on fait et d'essayer d'éviter le " burn-out" que l'on soit ménagère de plus de 5O ans ou fonctionnaire...

Ton texte est formidable ! Merci !

Je suis deux jours dans les Alpes avec des collègues soignants et ton texte ne m'est point indifférent. Mais là pas le temps de répondre en détail, je le ferai plus tard dans quelques jours. Mais en attendant, chère collègue, MERCI pour ce magnifique écrit.

merci pour vos commentaires

et oui le principal : arrêter de fustiger le voisin parce qu'il est différent de nous, s'indigner et ne pas oublier d' apporter sa pierre à l'édifice pour continuer de construire envers et contre tous, cette société

Un mot, un seul : bravo !

... Et merci pour les malades qui se reconnaitraient dans ton texte
Merci pour les soignants qui font un magnifique métier , qu'ils soient du privé ou du public
Merci pour les fonctionnaires qui sont tout simplement des hommes et des femmes qui travaillent .

catsoniou a écrit:

Un mot, un seul : bravo !

... Et merci pour les malades qui se reconnaitraient dans ton texte
Merci pour les soignants qui font un magnifique métier , qu'ils soient du privé ou du public
Merci pour les fonctionnaires qui sont tout simplement des hommes et des femmes qui travaillent .

Merci Cats,

merci aux équipes médicales et paramédicales (médecins, infirmiers, aide soignants, psycho, assistantes sociale, kiné, ergothérapeute, secrétaire médicales ....)
qui main dans la main ont permis que fonctionnent
les HAD ( hospitalisation à Domicile).

Les équipes ne sont pas plus payées que ceux qui bossent en hôpital, bien que souvent sur les routes et bossant dans des conditions parfois difficiles;
mais cela permet à des patients sous certaines conditions de pouvoir être soignés chez eux
(voire parfois d'y finir ses jours dans la dignité et la chaleur d'une famille)
et ça c'est une chance .