Ce soir je ne vous parlerai pas de la maison dans laquelle je vis.... D'abord ce n'est pas une maison... Ensuite la maison dans laquelle j'écris est une maison imaginaire, l'union de tous les possibles en un lieu inconnu et improbable. Et c'est elle que ce soir je vais vous présenter.
Fermez les yeux, détendez vous et imaginez une maison chaleureuse, ni trop grande, ni trop petite.
Une maison avec un grenier aménagé en immense bibliothèque. Des rayonnages courent le long des murs. Un vasistas laisse passer la lumière à travers le toit en pente. La pièce est mansardée. On y trouve une grande et longue table où l'on peut s'installer à plusieurs sans se déranger l'un l'autre. Au pied d'une des bibliothèques s'étale un canapé moelleux sur lequel traînent toujours un livre ou deux.
A l'aplomb du vasistas trône un ordinateur avec un très grand écran plat. L'appareil photo n'en est jamais bien loin. Il n'est pas rare de voir traîner un objectif ou une carte mémoire à proximité d'un livre sur la photo.
Au rez-de-chaussée se trouve une cuisine lumineuse et spacieuse avec un beau plan de travail carrelé surplombé par un assortiment de pots d'épices diverses et variées. Une horloge d'inspiration japonaise fait entendre son tic tac régulier et rassurant qu'accompagne le ronronnement du vieux réfrigérateur blanc. Sur la table refroidissent souvent quelques gâteaux. La machine à café côtoie la vieille théière en fonte. Les arômes et les saveurs sont les maîtres de ce lieu.
La salle à manger n'est pas très grande, mais conviviale. Sur les murs blancs sont affichées de photos en noir et blanc. C'est une pièce qui respire le calme. Quand on jette un regard à travers les larges porte-fenêtres on devine au loin le moutonnement des vagues et on entend le ressac des flots contre les rochers.
Pourtant si on prend la peine de jeter un œil par la baie vitrée de la cuisine ce n'est pas la mer qu'on voit dévaler au loin, mais bel et bien les hauts sommets de rudes montagnes.
Dans cette maison on peut aussi bien trouver le calme rugueux et sauvage des montagnes que celui, plus régulier mais tout aussi violent par moments, de la mer. Selon votre humeur vous pourrez partir randonner en solitaire ou au contraire aller vous asseoir les pieds dans le sable.
Et si vous n'avez pas envie de trop bouger un jardin fleuri vous tend les bras. Libre à vous de vous installer près des rosiers en bourgeons ou à l'ombre du vieil olivier.
Et l'hiver me direz-vous ? L'hiver, vous pourrez tranquillement vous réchauffer devant la vieille cheminée en pierre qui se cache dans un coin du salon. Le spectacle des flammes virevoltant dans le vieil âtre vous inspirera sans doute un texte ou deux.
Voilà, c'est ma maison imaginaire, celle que je n'aurais jamais mais qui vivra éternellement dans mon esprit, celle dans laquelle je m'installe, un stylo à la main, quand l'envie, ou le besoin, d'écrire s'invite à ma table.