Buis-les-Baronnies, Nonendi 19 Floréal de l’an 1795
Madame Récamier,
Vous voyez bien que je vous obéis et garde mes distances, n’osant plus utiliser votre prénom, si joli par ailleurs.
Je ne vous cacherai point ma déception concernant le laurier et le poème.
Je cache ma joie d’avoir obtenu un rendez-vous à Lyon et à l’opéra !
Je suis fou de bonheur.
Pourtant, vous avez raison, je ne connais point les messieurs que vous citez :
Cranko, Pouchkine et Tchaïkovsky,
Mais, contrairement à ce que vous pensez, j’ai l’esprit ouvert et je suis avide d’apprendre et d’améliorer mes connaissances.
Aussi vais-je aller rendre visite à mon ancien précepteur Maître W. Pédiat,
Cet érudit coule des jours paisibles au Château de Grignan en dispensant son savoir à doses homéopathiques aux enfants du Comte, resté veuf.
Je ne fais point mon pédant mais l’homéopathie est un autre de mes passe-temps, en plus de la culture des fleurs.
Si vous le voulez, je pourrais vous en dire plus à vous et à votre cercle de plumes quand je serai à Lyon.
Mes hommages, chère Madame !
Quand vous lirez ce billet, je serai déjà en route…
F.Fouquet