Buis-les-Baronnies, Septidi 27 Prairial de l’an 1795
Ma chère Marie-Caroline,
Cette lettre afin de vous rassurer…
Non, les eaux n’ont pas atteint Buis, quoique assez houleuses sous le Pont du Marché quand même.
Les victimes de Vaison la Romaine étaient pour la plupart des Roms venus de l’Est, interdits de séjour d’ailleurs et qui ont péri dans leur misérable campement en bord d’Ouvèze.
A-t-on idée aussi de s’installer si mal et si près de l’eau et sans autorisation de Monsieur le Préfet !
Justice est faite donc.
Cette lettre aussi pour vous remercier, vous et vos plumes de l’honneur qui me fut fait d’écouter ma conférence et de la prolonger en quelque sorte par une consigne.
Evidemment que je serai ravi de lire et commenter les textes lors de mon prochain séjour, qui ne saurait tarder.
Monsieur Ballères, l’apothicaire de la Place des Terreaux m’a fait commande de plantes aromatiques et voudrait s’initier à la science homéopathique. Il rêve d’élargir son officine en y vendant des produits de ce type.
Dans deux semaines au plus tard, je serai donc à Lyon.
Je vous laisse le soin d’organiser notre petite sortie, vous avez l’art d’embellir le moindre détail, je vous donne quartier libre.
Ma chère Marie-Caroline, il me tarde de vous revoir.
Vous n’êtes pas sans savoir que depuis notre première rencontre, je suis totalement fou de vous, éperdument amoureux de votre personne, de votre esprit et de vos écrits.
Pour vous, je suis prêt à toutes les folies !
Et vous, m’aimez-vous seulement un peu ?
Je vous baise les mains et reste à jamais votre humble serviteur,
François